Erzatz : mélancolie printanière, lumineuses fêlures

R;zatz n’est plus, vive Erzatz et son minimalisme affirmé. Après presque dix ans d’activité, le duo franco-japonais (Céline Frezza, productrice et ingénieure du son ; Takeshi Yoshimura, guitariste et compositeur) nous revient avec un troisième album sculpté dans une électronique délicate et un folk dépouillé. A la fois anxieux et apaisé, « Meian » nous plonge dans une drôle de mélancolie. Notes de basse et de guitares ténues, beats décharnés, nappes éthérées, voix chantées/parlées, autant d’éléments fragiles assemblés avec science et justesse.

Une entame délicate, instrumentale (Along), puis les voix s’invitent. M.Sayyid (Anti Pop Consortium) et Céline Frezza alternent rap et folk, en forme de boucle entêtante. Peu d’explosions dans ce disque en clair-obscur (sens du titre japonais « Meian »), sinon quelques montées en furie au terme de graciles escapades (Blow My Dreams). Parfois le folk électro d’Erzatz flirte avec le post-rock et le jazz (A Day, Life Is Going On). Le groupe développe une musique frêle mais toujours riche et sensible, expérimente sans être expérimental. Mille détails peuplent cette oeuvre finement arrangée et produite par Aku fen (High Tone).

Un disque à découvrir patiemment, mais absolument.


Erzatz : « Meian », 2017 – Jarring Effects
En vinyle et CD chez CD1D