Ar Ker – Au coeur de la forteresse

« Ker est un préfixe régional signifiant à l’origine endroit fortifié, château fort, citadelle, puis village et finalement lieu habité ». C’est ainsi que Sébastien Brun explique le nom de son projet solo, Ar Ker.

Habiter la forteresse technique qu’est un solo de batterie n’est pas toujours chose facile. Le batteur n’a pas l’appui de la mélodie pour donner chair à la musicalité. Tout se joue dans le rythme et les textures des impacts sur la peau des fûts, la précision des coups et la construction progressive d’une architecture sonore percussive.

A l’écoute d’Ar Ker, cette technicité ne se fait jamais démonstration, mais se met avec finesse au service d’une transe progressive qu’il est difficile de retranscrire avec l’extrait vidéo présenté ici. Car plus qu’aucun autre instrument, la batterie s’écoute avec tout le corps, qui perçoit les impacts dans les muscles et les os, résonne dans les creux et les pleins de l’anatomie humaine, et déclenche en retour des mouvements de pieds, des hochements de tête, des balancements d’ours en cage dans le public.

Au son acoustique de la batterie vient s’ ajouter un dispositif de traitement du son en direct, des nappes sonores, parfois du chant et quelques objets qui complètent l’éventail des textures sonores.

 

 

Si Sébastien Brun se lance ici seul face au public, il le fait avec toute l’expérience des formations diverses auxquelles il a participé jusque-là. Membre fondateur de l’éclectique label lyonnais Carton Records, il joue dans des formations aussi diverses que IRèNE, quatuor de jazz qui dépoussière le genre, le projet Linnake avec la chanteuse Jeanne Added (terme suédois qui signifie « forteresse », une thématique se dégage…), a participé au groupe de rock au nom impossible à googler : OK . La liste de ses collaborations ne s’arrête pas là , retrouvez-les ici.

Ar Ker joue le 14 mai au Périscope, pour une étape du Circuit Electronique des Nuits Sonores.