L’Etrangleuse : l’amour du risque

L’Etrangleuse est un duo singulier. Unique même, parce que l’étrange association guitare électrique-harpe est, à ma connaissance, inédit. Unique aussi le mélange de folk, sons africains et post-punk proposé par les deux musiciens.

 

 

Le groupe, formé en 2008, est composé de Maël Salètes et Mélanie Virot. Le premier, à la guitare et aux pédales, s’inspire autant du rock ou du post punk de The Ex (dont l’ancien chanteur GW Sok apparaît sur un morceau de l’album), que des guitaristes africains ou du folk. Il a officié dans le groupe MacZde Carpate, et fait actuellement partie de l’excentrique formation suisse Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp. La seconde, harpiste de formation classique et contemporaine, jouant également pour Pink Martini, rêvait de faire de sa harpe un instrument de tous les jours, de la faire sortir des circuits habituels. C’est chose faite avec ce « groupe de rock sans basse-batterie ».

L’équilibre entre des instruments de puissance et de répertoire si différents, est chose délicate à réaliser. D’autant plus que la harpe préparée, c’est-à-dire agrémentée d’accessoires qui modifient le son des cordes,  n’utilise que des effets acoustiques, et doit se frayer un chemin face à la puissance électrique de la guitare. Mais le son de l’Etrangleuse est travaillé tout en complémentarité, alternance de force et de délicatesse, de tension et de moments aériens. Le mélange inhabituel d’univers et d’instrumentation est ici fécond et maîtrisé. Une bien belle prise de risque.

 

Then I Try (6 BIS) – L’Étrangleuse from Anaïs Blanchard on Vimeo.