In the court of Gabriel Keller

Genre totalement ignoré par la presse rock en France, encensé à l’étranger (Grande Bretagne, Italie, Allemagne…) le rock progressif de chez nous est soutenu encore par la force de quelques irréductibles passionnés.

Ici aussi on ne parle pas beaucoup de rock progressif. Pourtant la scène lyonnaise ancienne (Pulsar, Spheroe, Vortex…) comme actuelle (Enneade, Scherzoo, Siiilk…) a su s’imposer en profondeur sur la carte du prog français. Alors quand un sorcier des sons – Gabriel Keller – compositeur et multi-instrumentiste sort de son atelier villeurbannais un des plus ambitieux albums de rock progressif de l’année, nous ne pouvons pas passer à côté.

« Clair obscur » est construit en deux parties au premier abord, avec une première partie « clair » et une autre « obscur » plus torturée, l’album s’avère au final construit comme une symphonie rock avec ses différents mouvements, alternant des phases d’adagio et d’allegro.

L’album s’ouvre avec « Tumulte » un titre instrumental où l’on découvre un univers épique et cinématographique qui illustre parfaitement la très bonne digestion de la part de GK des différentes générations progressives, de King Crimson à Porcupine Tree en passant par Pendragon.

Mais la particularité de cet opus est de donner la voix à plusieurs chanteuses lyonnaises, avec lesquelles Gabriel Keller construit une collaboration unique. Charlotte Gagnor (chanteuse de Juwa), Emi B. pour les chansons plus intimistes et surtout Maïté Merlin (ex-Hoxy More) ou Marine Poirier (ex-Hegoa, premier groupe de GK) pour celles plus metal. Chacune apporte sensualité et/ou puissance et elles créent ainsi la diversité de l’album.

L’album est sorti le 19 mars 2022 en physique et en numérique sur bandcamp.