Avez-vous été jeter un coup d’œil à la promo 2021-2022 du Ninkasi Musik Lab ? Vous devriez !
Leur travail de sélection porte chaque année vers la lumière des formations prometteuses, et les accompagne sur le chemin de la professionnalisation.
Parmi les 13 projets choisis, en voici deux qui ont particulièrement réjoui mes oreilles toujours assoiffées d’aubades rock’n’roll.
Le premier s’appelle Fontanarosa, projet de Paul Verwaerde, un franco-anglais aussi à l’origine du duo kraut-noise Monotrophy. La musique de Fontanarosa est complexe, traversée d’envolées pop, de guitares presque folk, de riffs 90s ou de tensions post-punk, et ne se laisse pas réduire à un seul genre. En cela, elle affiche des ambitions polymorphes, et arrive à les transformer avec aisance.
Le quartet a sorti « Are you there », un premier album foisonnant hébergé par la pépinière de talents qu’est Howlin’ Banana Records, grands cultivateurs de jeunes pousses lyonnaises vigoureuses (Johnnie Carwash, Brace Brace, Gloria…).
Les seconds répondent au nom cosmique d’Irnini Mons, baptisés d’après un volcan né sur la planète Vénus. Le groupe a éclos sur les cendres des inoubliables Décibelles. Si iels désertent le punk féministe de leurs débuts, iels bâtissent ici une musique à l’énergie tellurique, en rien affaiblie lors de sa délocalisation hors de la stratosphère. Sans peur et sans reproche, les Irnini Mons n’hésitent pas à mêler paroles médiévalisantes, trompettes, et harmonies vocales à leurs guitares toujours aussi tranchantes. Du post punk en fusion, de la noise du Moyen-Âge, de la pop tendre à cœur, on ne s’ennuie pas plus sur leur mont de Vénus qu’on ne le faisait sous leur déluge de décibels.
Leur premier album éponyme est sorti chez Another Records.
Ici, une version Grrrnd Zero de leur titre Montréal.