Fabio Viscogliosi – La classe transalpine

Fabio Viscogliosi ne détrône peut être pas John Wayne de son titre d’ « homme le plus classe du monde », mais il pourrait concourir pour l’écharpe de dauphin. Ce lyonnais d’origine italienne, touche à tout inclassable, traverse avec une élégance feutrée et un talent incontestable les nombreux domaines de la créations auxquels il se frotte.

Plasticien à ses heures, avec une exposition à la Salle de Bain en 2008, il a également publié deux romans : Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit (2010) et Mont Blanc (2011), ce dernier évoquant la mort de ses parents dans l’incendie du tunnel du même nom. L’animal, dont l’alter ego graphique est un âne à l’allure nonchalante en veston et pantalon de tweed, publie aussi des bandes dessinées au Seuil ou à l’Association.

Et bien sûr, puisque je vous en parle ici, nous avons affaire à un musicien. Il collabore avec The Married Monk ou Yann Tiersen, avant de publier deux albums solo sur le label Microbe: Spazio (2002) et Fenomeno (2007),  sur lequel figure une reprise de Lucio Battisti, « Il nostro caro angelo », en duo avec Amedeo Pace du groupe Blonde Redhead. Au fil de ces disques apparaît une musique qui n’est pas sans rappeler les bricolages d’un Robert Wyatt ou d’un Nino Rota lo-fi.  Et si Viscogliosi utilise la langue italienne, c’est pour selon lui mieux se mettre en décalage avec ses influences anglo-saxonnes (Bob Dylan, les Beach Boys ou Brian Eno) et brouiller la piste des genres musicaux. Le résultat : une pop délicate et mélancolique, un peu bastringue, très atmosphérique, discrètement mais incontestablement élégante.

 


Fabio Viscogliosi Ancora tu live Lyon Grrrnd… par NoMoreReturn