Eighties surprise : nos chanteurs lyonnais célèbrent aussi le top 50

Il n’y a pas de raison qu’entre Rhône et Saône on ne soit pas fans aussi des années 80, et la profusion d’albums de reprises, loin d’être un effet de mode, essaie de réhabiliter une décennie musicale longtemps décriée.

Le projet « Reprises et covers »  est un hommage aux 80’s à travers 11 réinterprétations de titres français et anglais avec les voix de Jean Pierre Morgand (Les Avions) et d’Elise Gamet (Elisel) et le travail de production de Jean Charles Daclin  dans son studio lyonnais Silenceprod.

Hommage parce que si leurs versions sont décalées et pleines d’humour, elles respectent les versions originales et permettent de retrouver la qualité des textes. Ainsi une version country de  « Joue pas » (François Feldman) rend aux paroles toute leur singularité. De même, supprimer les beats discoïdes de « Manureva », permet de redécouvrir le texte de Gainsbourg dans une version aquatique et apaisée.

https://soundcloud.com/silence-prod/01-joue-pas

 

Mais le projet reste surtout un magnifique travail d’interprétation de deux chanteurs, en duo, parfois même en duel. Jean Pierre et Elise partagent les couplets ou les chœurs avec une sincérité et une complicité dignes d’un Bonnie and Clyde made in la Croix Rousse. Leur version du « fumeur de Havanes » (qu’on croirait mixée avec 69 année érotique) en témoigne tout comme une succulente adaptation du « Syracuse » de Salvador où le call & respons du couple fonctionne à merveille.

Une inévitable reprise du funky  « Nuit sauvage » devient une ballade lascive avec laquelle on découvre toute l’ampleur de la voix de Jean Pierre Morgand, dont les projets post-Avions restent  injustement méconnus.

Ambiance glam et guitares acérées pour une reprise punchy du « Quand j’étais chanteur »  de Michel Delpech, des paroles adaptées pour créer un couplet féminin interprété par Elise et petit hommage caché au grand Lou (à la place de Jagger) : les pointes d’humour ne manquent pas pour parfaire un hommage à la chanson française la plus populaire.

Les titres anglo-saxons sont aussi très réussis, passant aussi par le spectre du second degré :

Une version on the road du « Walk on by »  de Dionne Warwick avec ambiances Harley et Route 66 nous fait imaginer un road movie dans les Monts d’or en plein mois d’août alors qu’une version déjantée de « Just can’t get enough » (Depeche Mode) côtoie un « Money »  (Pink Floyd) aérien et jazzy.

Même si des covers musclées de « Tained love » ont déjà eu leur moment de gloire (Marilyn Manson), celle-ci se démarque par l’interprétation d’Elise qui donne de l’équilibre à l’ensemble : nervosité et sensualité mêlées.

Cadeau idéal pour quarantenaires nostalgiques de nos années 80 ? Il semble plutôt que le bel ouvrage d’adaptation du trio mériterait plus de succès et pourquoi pas apparaître bientôt sur les compil’ cultes de Béatrice Ardisson. L’écrin du disque, clin d’œil aux couv’ de Gallimard, pourrait ainsi prendre tout son sens, celui d’un Best seller. Pour l’instant seule une version numérique de l’album existe, mais le buzz pourrait rendre physique l’effort de NOS enfants du top.

 

L’album pour noël : Reprises et covers vol. 1

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