Daisy Lambert : Pêcheur de Pearl

Avant la sortie de son premier album au printemps sur le label Echo Orange ,  Daisy Lambert buzzait depuis un an sur la toile avec le clip  « My Pearl » . Ce titre retro-eighties sautillant n’apparaît pas sur l’album  « Chic type », plus ouvragé et adulte.

« Quand le soleil se couche, on applaudit… »

Avec D.A.I.S.Y, morceau instrumental d’ouverture, une trompette et des synthétiseurs semblent annoncer un ton très second degré, quelques secondes entre Jouvin et Vangelis. La suite ne dément pas et peaufine. Car justement cette apparence de second degré et de kitsch ne tardera pas à voler en éclats de fausse pierre précieuse assumée.

Avant la musique, il y a cette photographie de couverture déjà annonciatrice de flous vaporeux et millésimés. Et si l’image n’était d’Epinal, on parlerait d’univers décalé. Calculé diront certains. Que les apparences soient trompeuses ou non, ce disque est largement autoréférencé, avant tout.

Sublime ridicule, entre french-disco et pop-variété, chic et savoir faire. Alors oui, Chamfort ou Tellier, Lai ou Cosma, Bachelet ou Daft Punk. Sens de la mélodie, écriture propre et simple. La distanciation des textes fait que l’on est parfois pas si loin des poèmes de Houellebecq, c’est super… Et comme le name-dropping chez Yves Simon ou le beau bizarre inventé par Christophe, tout est question de démesure dans le kitsch et le chic – et il est clair ici que la nuance fait style. Une reprise du couple Birkin-Gainsbourg finira de convaincre de ce dualisme entre citation convenue et singularité affirmée.

Les arrangements sont plutôt fins. Les guitares et les claviers, ainsi que les chœurs se taillent une belle part. La production sert impeccablement le propos et ce qui ne tue pas ce disque le rend plus fort – les solos héroïques des guitares du Nuage Des Génies et de Ce Soir J’Te Sors. On s’étonnera même de ne pas entendre de saxophone sur Chic Type.


Daisy Lambert – Ce Soir J’te Sors (officiel) par InterSessions

On parlera donc d’une belle cohérence. Celle qui trop rarement dans nos horizons immédiats, réconcilie la forme et le fond. Et on se prendrait presque à imaginer une énième version d’Emmanuelle ou La Boum 3 réalisée par Ozon, Honoré ou Dupieux. Si nous vous laissons songer à celles qui seraient ces nouvelles et hypothétiques héroïnes, nous proposons une bande originale signée Daisy L.

Et puis, chic ou pas, ce type est lyonnais, alors s’il vous donne rendez-vous dans le quartier de l’Odéon, méfiez-vous…

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