Brice et sa pute, tout un programme !

Quand on arrive à Lyon, sans en être un pur produit local, certaines choses étonnent et interpellent dans le paysage quotidien de la ville.

Ça commence par un 69 la trik omniprésent dans les couloirs du métro, sur les sièges de bus, graffé sur les murs ou gravé à l’arrache sur une vitre. Un tour rapide sur internet résout cette première énigme. Pas de quoi faire un billet me direz-vous, pas faux ! Mais continuons.

Le passant, toujours attentif, aura relevé au fil de ses pérégrinations quelques stickers bizarres, collés ça et là, à moitié arrachés, délavés par les intempéries mais néanmoins tenaces sur leur lampadaire, accrochés comme une moule à son rocher ou comme Rémi Vercoutre à son banc (mais ça c’était avant ! je m’égare, je m’égare). Le message de ce sticker, intact, s’affiche en lettres de feu : Brice et sa pute. Pour finir de piquer la curiosité de ce chaland, décidément très observateur, un tour dans les lieux d’aisance de n’importe quel bar un tant soit peu orienté musique, finira de le convaincre : les murs tapissés d’affiches de concert annonçant Brice et sa pute en tournée un peu partout dans la région ne laissent plus de place au doute, il s’agit là d’une secte.

Mais Bruce et sa pute n’est pas qu’une nébuleuse mafieuse et misogyne c’est aussi un duo qui sévit dans la région depuis, croit-on savoir, 2008. Composé de Pierre Brice à la basse et à la palette-percussion et de Marie Pute au chant, deux clowns tristes maquillés comme des camions qui proposent une musique froide et râpeuse, punk dans l’énergie et burlesque pour le décor, duo de cabaret punk se définissent-ils. En concert, lui est enfermé dans une cage et s’y effeuille jusqu’aux sous-vêtements (qu’il a affriolants) et elle éructe des textes hardcore avec un sérieux et une conviction à faire pâlir un élu un soir de conseil municipal. Le tout est violemment provocateur avec un petit quelque chose de poétique et de tendre qui ne peut laisser insensible. Entre Costes et Mansfield TYA s’il faut trouver une famille musicale à ces 2 là. Il y a du Sexy Sushi aussi, le côté électronique en moins.

Le clip douteux et gênant Brioche dorée vous fixera sur ce que vous devez penser de Brice et sa pute :

Encore là ? Pour vous féliciter, le plus digeste Funky politician :

Mais pourquoi parler de Bruce et sa pute maintenant ? Pourquoi pas 6 mois plus tôt, pourquoi pas dans 6 ans ? Et bien parce qu’ils ont besoin d’argent pour enregistrer leur album et qu’il ne faudra pour rien au monde rater leur concert du 1er décembre au Clacson à Oullins. Mention spécial au chargé de com de Bruce et sa pute : on apprécie la finesse et la douceur de leur appel à souscription et il y a quelque chose d’héroïque dans leur attachement à MySpace. Du reste, l’environnement du site colle parfaitement à celui du groupe, donc pourquoi pas.

En attendant leur show de décembre, mettons-nous en appétit :

Brice et sa pute c’est bon ! j’en veux jambon !