« Runners » : Alligator en cavale

Alerte générale : des sauriens auraient été aperçus rôdant près des rives du Rhône. Il s’agirait de deux alligators femelles, baptisées Lisa et Elizabeth. Elles ne seraient a priori pas hostiles mais la prudence est toujours de mise face à de tels reptiles, d’autant plus qu’on raconte qu’elles s’agiteraient de façon inquiétante à la vue d’une basse ou d’une caisse claire. Certains témoins affirment même les avoir surprises en train de se livrer à un joyeux rituel de résurrection du grunge

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Ce n’est en tout cas pas la sortie toute fraîche de Runners qui les contredira, car l’ombre de Kurt Cobain plane bien sur les dix titres du premier album de cet épatant duo. Construites autour d’un dogme basse/batterie/voix scrupuleusement respecté, les chansons d’Alligator allient simplicité pop des riffs d’Elizabeth Hargrett, harmonies vocales Beatlesesques, et, cerise sur l’Alligâteau, les hooks toujours aussi efficaces de Lisa Duroux derrière la batterie, formant un tout ravageur qu’on pourrait qualifier de twee-punk si ça existait. Pour ceux d’entre vous qui avaient déjà goûté aux plaisirs de la chasse au saurien, la face A reprend à la lettre les 5 titres de leur précédent EP, tandis que la face B propose 5 nouveaux titres, parmi lesquels les excellents « Mainateau » et « Invisible Space ».

« Runners » est disponible en vinyle (magnifique artwork au passage) sur le site d’Et mon cul c’est du tofu, pour la trop modique somme de 8€ ; il est aussi en téléchargement gratuit à la même adresse, pour les plus pauvres/radins d’être vous.